Je fis signe à Eddie de venir. Même sous l'effet de l'alcool elle avait l'air de se rendre compte de la situation.
Tout était soudainement devenu noir dans ma tête. J'attachais mon regard sur le visage de Michael, ne pouvant plus apercevoir ses yeux. J'avais peur. Mais c'était pour lui que j'avais peur. Michael succomberait-il à la violence ?
« - Pourquoi il est comme ça ? »
Eddie, ayant une coiffure similaire à un troupeau d'oursins, passa sa main dans ses cheveux en y arrachant les pinces qui tenaient quelques mèches et me reposa plusieurs fois cette question, sans même me laisser le temps de répondre. A chaque nouvelle prise de parole de la part d'Eddie, on pouvait y sentir une certaine inquiétude s'emparer d'elle.
« - Il est furieux contre Malcom.
- Le mec de ta soirée d'anniversaire ? Pourtant quand il m'a parlé il avait l'air sympa.
- Eddie, il t'a parlé ?
- Oui, y'a... 2 semaines.
- ... Deux semaines ?
- Non ! Deux jours, tu comprends rien !
- C'est pas plutôt deux heures ?
- Inès, combien de fois je t'ai dis de ne pas boire excessivement ?! HIP !
- [...] T'es... Appelle un taxi ! »
Quel culot ! Ce qu'elle pouvait m'énervait quand elle buvait ! A chaque soirée elle me faisait le même cirque ! Ca ne ratait jamais ! C'est pour ça que nous ne sortions plus beaucoup ensemble.
Je dirigeais mon regard vers Michael. J'apercevais un visage... Triste... Comme soumis et impuissant.
Je posai ma main sur sa joue et tourna sa tête vers la lumière. Michael avait pleuré, ou pleurait. Des larmes immobiles sur ses si douces joues... Quel gâchis.
Puis, ses larmes refleurirent à ses pupilles. Il re-pleurait. Pour moi, voir un proche pleurer était quasi-insupportable car j'ai toujours été impuissante face à ce sentiment.
Michael semblait me porter un regard éteint. Je détestais les sentiments que je ressentais face à de tels regards. Très inquiète, je pris Michael dans mes bras. Je serrais son étreinte, je gardais une certaine inquiétude dans mes yeux. Ne voulant pas pleurer sur les épaules de Michael, j'usais de la parole pour le réconforter et ME rassurer de ses réponses.
« - Oublie.
- Je n'arrive pas à oublier ce que j'ai vu ! Il...
- De quoi as-tu peur, Michael ? »
Malgré ma peine, je continuais à lui parler d'une voix calme. Et de ma main je lui caressais le dos.
« - Malcom... J'ai peur, j'ai de mauvaises impressions quand il est avec toi. J'ai très peur pour toi. Il te veut et moi je veux te garder. Comment faire...
- [...] »
Je restais muette, sans voix. C'est comme s'il m'annonçait que j'étais un objet de compétition pour lequel on se bat et ensuite acquérir une certaine fierté.
« - Alors... C'est comme ça que tu perçois la situation ? Et à moi, tu y pense un peu ?
- Bien sur que je pense à toi ! Je veux te protéger Inès, tu comprends ça ?! »
Michael commençait à s'emporter. Pour moi c'en était trop.
Je mis fin au corps-à-corps puis regardai fermement Michael :
« - Alors si tu tiens à me protéger apprends à te contrôler et à ne pas penser qu'à ta petite personne ! C'est toi qui ne comprends rien ! »
Je sentis mes yeux se noyer de chagrin, ma voix se remplir de sanglots et mes mouvements devenir lents.
« - [...] Tu ne comprends rien... J'ai eu peur pour toi, et toi tout ce qu'il t'importe c'est... Gagner face à Malcom... Ta façon de parler, les mots que tu utilise... J'ai l'impression de ne pas compter à tes yeux, tu me veux rien que pour toi... Comme un enfant qui veut absolument ce beau jouet, qui finira un jour au grenier... Comme moi si ça continue... »
Oh mon Dieu ! Etait-ce moi qui avait rendu Inès ainsi ?! Elle s'acharnait sur moi à coups de poings, mais aussi à bout de force. Je suis sur qu'elle ne voulait pas me faire de mal, mais me faire comprendre mes erreurs.
Je la voyais s'effondrer à mes genoux. Je la pris alors comme un nouveau né, puis la sorti de cet endroit.
Eddie était devant nous et discutait avec le chauffeur de taxi.
« - ENFIN ! Allez, monte là dedans ! Moi je rentre à pied... ! HIP !
- Je pense qu'Inès t'appellera. Sois prudente Eddie. »
Avant de rentrer dans le taxi, je lançais un dernier regard vers Eddie, qui marchait en zig-zag et se tordait de rire à chaque lampadaire passé.
Une fois dans le taxi, je demandais l'hôtel Hollywood Roosevelt. Le chauffeur nous y emmena et une fois celui-ci payé, j'entrais à l'intérieur de l'hôtel. Je me dirigeais vers l'accueil.
« - Que puis-je pour vous ?
- Une chambre simple, pour une personne.
- Vous savez que je n'ai pas le droit d'accorder une chambre simple à deux personnes...
- Je ne resterais pas, c'est pour elle. »
Je regardais avec attention Inès, qui s'était endormie durant le trajet puis reposai mon regard vers celui de l'hôtesse.
« - Elle a vraiment beaucoup de chance d'avoir quelqu'un qui prenne soin d'elle.
- Merci.
- Voici ses clefs, c'est au troisième étage. Qu'elle passe un bon séjour, votre amie.
- Je reviendrais, merci beaucoup. »
Ayant toujours Inès dans les bras, je décidais de prendre l'ascendeur. A son arrêt, Inès gémit et inconsciente, elle posa sa tête sur mon torse. Je sentais son souffle irrégulier, je ne pus m'empêcher de sourire.
Arrivés dans la chambre , je déposais Inès entre les couettes en prennant soin de lui enlever ses vêtements pour la laisser enfin reposer en sous vêtements.
Après l'avoir contemplé quelques minutes, assis dans un fauteuil, je m'appretais à partir, mais quelque chose me dérangeait. Je n'allais tout de même pas partir comme ça, après ce qu'il c'était passé ce soir là. Je pris alors une feuille et un stylo puis y notai :
Mille excuses, je t'aime. »
Je déposai le mot sur sur l'oreiller d'à côté, puis m'en allai.
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Excusez moi, je vous avais promis un chapitre hier soir :(
La suite mettra du temps, je crois qu'il faut que je la ré-écrive :S
MJ--Fictiion, Posté le samedi 06 juillet 2013 20:47
c'est mignon le ptit mot